Costumes des femmes

Costumes des femmes

Le costume de travail

L’Alsacienne mettait une jupe en cotonnade, une chemise en lin, un tablier, un fichu blanc et pour terminer un chapeau de paille à large bord appelé « Rosehuet » ou « Schewehut », maintenu sous le menton par un cordon. Les motifs sur le chapeau en « V » symbolisent l’arbre de vie entouré de 5 pompons de laine rouge et verte représentant les cinq éléments ou cinq planètes tournant autour d’un soleil. On peut également y voir la trinité ou le cadran solaire.

Le costume de jeune fille

Les conscrites qui accompagnaient nos fringants jeunes hommes portaient toujours un tablier et un fichu blancs qui étaient signes de pureté et de virginité.

Le costume de fête

Le costume de fête comporte des particularités en fonction de la confession de la femme.

Commençons par la jupe :

  • Pour les catholiques : longue jupe toujours rouge garance en drap de laine (en hiver) ou en soie (saison plus douce) gansée de noir.
  • Pour les protestantes : la jupe est plus courte et peut être de différentes couleurs (rouge, bleue, verte, violette) en fonction des évènements liturgiques. Elle est ornée d’un galon fleuri. Pour afficher sa richesse, ce galon pouvait être bordé de dentelles noires ou de plusieurs galons en velours noir

La jupe est rattachée à un corselet lacé sur le devant. Le tissu est souvent précieux, en velours broché ou fleuri, en brocart ou soie incrustée de fleurs.

Chez la protestante, le corselet est plus échancré que chez la femme catholique.

 

Elles portent également une chemise blanche en lin, personnalisée par des dentelles et des broderies.

 

Ainsi qu’une collerette ronde ou carrée en lin ou tricotée à la main. La carrée est surtout par les protestantes du Pays de Hanau.

 

Sur la jupe, se trouve un tablier noir en satin ou en soie, brodé ou broché, souvent de véritables petits chefs-d’œuvre !

Dans le Kochersberg, on aime les guirlandes de fleurs des champs dans les deux coins du tablier, les tulipes, les marguerites et les myosotis.

Les femmes protestantes nouent leur tablier à l’avant et on trouve parfois également une « Kordel », épaisse cordelette dont les nœuds multiples indiquaient discrètement aux prétendants le nombre de champs et le cheptel inclus dans la dot.

 

Une pièce plus ou moins visible selon le costume mais l’une des plus somptueuses : le plastron ou « Vorstecker ». C’est une pièce triangulaire en tissu soyeux fleuri, brodé ou décoré avec des rubans plissés. Il est orné de paillettes, de perles, de chenillettes représentant des motifs de fleurs, de roues solaires, d’arbres de vie, de rosaces entrelacées en trois cercles, symbole de Trinité.

Il avait de multiples fonctions :

– cacher son mouchoir

– ses billets doux

– ou un brin de romarin qu’on y glissait pour ne pas s’endormir durant les offices !

  • Chez les catholiques, il est plus petit et plus rigide.
  • Chez les protestantes, il est plus grand et richement décoré.

Pour compléter cette tenue, les femmes portaient un casaquin. C’est une petite veste courte qui permet de laisser visibles la collerette et le plastron.

 

La  vogue des écharpes et grands châles de soie à longues franges sous l’Empire conquis peu à peu les campagnes alsaciennes. En soieries de Lyon, rayés, fleuris, à carreaux et plus tard brodés les femmes ont adopté le châle.

 

La pièce maîtresse du costume est bien évidemment la coiffe c’est-à-dire la fameuse « Schlupfkapp ».

Elle se compose :

– d’un bonnet en velours noir qui est souvent un véritable petit chef d’œuvre brodé d’or et d’argent et qui sert de support.

– d’un nœud.

Noeud qui a d’ailleurs connu une évolution intéressante ! Et voici pour la petite histoire de l’évolution de la coiffe…

Le point de départ a été une coiffe à petit nœud frontal apparue vers 1830 que l’on portait avec un « flor ».

Contrairement aux autres régions d’Alsace, où la coiffe n’a pas bougé, le Kochersberg et le Pays de Hanau ont connu une autre évolution.

 

Dès 1840 et jusqu’à la fin du siècle, le ruban ne cesse de s’élargir et de s’allonger  jusqu’à atteindre une longueur de 3,50 m, et donc vers 1880, le nœud est façonné en « plis solaires ».

Mais pourquoi s’est-elle agrandie de cette façon ? Vous connaissez la coquetterie des femmes : l’une voulait un nœud plus grand que l’autre et voilà ce que cela a donné !

  • Pour les femmes catholiques, la « Schlupfkapp » est :

écossaise (pour les catégories sociales plus modestes), en soie brodée ou peinte pour les célibataires avec des pans très longs descendant parfois jusqu’à la taille et souvent bordés de dentelles, de franges, de petits glands.

noires pour les femmes mariées.

  • Les femmes protestantes portent quant à elles toujours une coiffe noire que la femme soit célibataire ou mariée et a des pans plus courts.

Le costume de mariage

Dans les villages protestants, la mariée portait une robe de soie noire et une couronne nuptiale faite de fleurs artificielles ou de clinquants, de paillettes et de rubans. Les fleurs et rubans qui ornaient le costume étaient offerts par les demoiselles d’honneur et les amies de la mariée.

Dans les villages catholiques, elle portait un flor, une coiffe à motifs ou écossaise ornée d’une petite couronne. Une fois mariée, elle quittait cette coiffe pour porter la coiffe à nœud noir.